CHAPITRE 8
"Tomi."
"Quoi…"
Bill s'assit près de Tom sur le canapé. Ils étaient à la maison pour peu de temps, pour se relaxer avant d'être envoyés travailler sur leur nouvel album en Espagne. Bill détestait être à la maison, parce que ça lui rappelait seulement encore plus qu'il ne dormait pas dans le lit de Tom. C'est à la maison que tout avait commencé.
"Qu'ess tu fais?" demanda Bill. Il s'installa très près de Tom.
"Je lis un truc."
"Quel truc?" Bill pencha la tête, le bout de ses cheveux frôlant le magazine que tenait Tom.
"Un truc."
"Hmmm." Bill se tourna pour s'agenouiller face à Tom. Il étira les bras, bombant le torse et donnant un petit coup de genou à Tom. Tom se contenta de grogner sans lever les yeux. "Tomi?"
"Arrête."
"Je m'ennuie," se plaignit doucement Bill. "Maman et Gordon sont sortis, Kas dors, y'a rien à la télé."
Tom ne répondit pas. Cela faisait quelques jours depuis la visite d'Andreas et Tom évitait Bill. Maintenant ils étaient à la maison et Tom ne pouvait pas s'échapper. Bill savait qu'il ne devrait pas chercher Tom ou presser les choses… mais sans son frère, il se sentait devenir dingue de solitude et il ne pouvait pas s'en empêcher.
Il se pencha et posa une main sur le poignet de Tom. Tom sursauta un peu de surprise en regardant la main de Bill. "J'en reviens pas de ces ongles," murmura-t-il.
Bill pouvait voir une rougeur remonter le cou de Tom et il se rappela ce qu'avait dit Andreas. "Tu ne les aimes pas?"
"Ils font un peu fille," dit Tom en tenant son magazine.
"Tu aimes les filles," dit Bill.
Tom déglutit. Bill regarda sa pomme d'Adam ressortir. Il avait envie de la lécher. Une chaleur le parcourut. "Tu n'es pas une fille," fut la réponse tremblante de Tom.
"Non." Bill fit légèrement courir ses ongles le long du bras de Tom, s'arrêtant toutes les deux ou trois secondes pour appuyer. Tom observait le mouvement. "Je ne suis pas une fille."
Tom posa le magazine et s'adossa au canapé, retirant légèrement son bras. Bill enfonça ses ongles plus fort. Leurs yeux se rencontrèrent et Bill leva un sourcil.
"Je m'ennuie," répéta-t-il doucement.
"Trouve quelque chose à faire," répondit Tom. Il détendit son bras, le laissant retomber près de la cuisse de Bill. Ses jointures de doigts reposaient sur le genou de Bill.
Le ventre de Bill se tordit. Tom le regardait vraiment, d'une façon dont Bill n'était pas sûr que son frère l'ait déjà regardé avant. Cela le faisait se sentir à la fois mal à l'aise et fantastiquement bien.
Tom bougea pour faire face à Bill. Leurs cuisses se chevauchaient et Tom ne quitta pas une fois Bill du regard.
"Tom."
Tom secoua la tête. "J'en reviens pas de ton apparence."
Bill sentit ses oreilles rougir. "C'est une mauvaise chose?"
"Je sais pas. Ouais. C'est la merde."
"Mon look c'est de la merde?" Bill fronça des sourcils. Il comprenait ce que voulait dire Tom, il voulait juste que Tom le dise.
"Non… Je sais pas." Tom leva la main et prit une mèche des cheveux de Bill entre ses doigts en tirant gentiment. "Putain."
"Ça te plait?"
"Qu'est ce que ça peut faire si ça me plait?" Tom libéra la mèche de cheveux et se recula un peu. "Putain, ça devrait avoir aucune d'importance."
"Ça a de l'importance pour moi," dit Bill doucement.
Tom remua et fixa son regard sur les coussins. "Tu sais que ça me plait," murmura-t-il.
Bill se réchauffa de l'intérieur. "Pourquoi tu as dit que non?"
"Parce que," dit Tom. "C'est bizarre."
"Non, ça l'est pas," dit Bill. Il s'avança et toucha l'épaule de Tom. "Je voulais que ça te plaise."
Tom leva le regard vers Bill. "Ah ouais?"
"Ouais."
Ils sourirent tous les deux. "Tu es superbe. Vraiment superbe."
Bill se délectait de ses mots. "Vraiment?"
"Ma première réaction était… de faire quelque chose de mal," dit Tom.
Bill leva un sourcil. "Comme quoi?"
Tom rit et attira Bill à lui. "Des trucs qu'on faisait avant."
"Quels trucs?" Bill tremblait, presque sur les genoux de Tom. Les mains de Tom lui caressèrent les bras.
"Comme…" Tom sourit et serra la taille de Bill, posant ses mains sur ses hanches. "Quand tu me suçais."
Bill gémit. "Bien sûr, tu pensais à ça."
"Et ensuite je…" Tom descendit une main sur les fesses de Bill et les pressa. "Je te touchais à l'intérieur."
"Ah ouais?" Bill remua, reculant contre la main de Tom. Il sentit Tom serrer, puis ses doigts suivirent le creux entre ses fesses. Ensuite, Bill sentit Tom appuyer, massant son entrée à travers la matière brute de son jean. "Han…"
"J'y pense, parfois. Tu sais. Te b… être avec toi."
Bill cligna des paupières et se pencha en avant, appuyant presque son front sur le torse de Tom. "J'y pense beaucoup. Qu'est ce que tu voulais faire d'autre?"
Tom remonta sa main et la posa sur la ceinture du jean de Bill, mettant ses doigts juste à l'intérieur. "Avant j'allais sur scène avec une putain d'érection à cause de toi… J'en pouvais plus d'attendre qu'on est fini pour pouvoir entrer en toi." Il rit. "Mon Dieu, c'était vraiment terrible."
"Et maintenant?" Bill se recula, les lèvres légèrement entrouvertes.
"Maintenant c'est différent." Tom retira ses doigts de la ceinture du jean et posa une main sur la cuisse de Bill. "Je peux le contrôler maintenant."
Bill expira. "Tu peux?"
"Bien sûr. Je suis obligé," dit Tom.
Bill voulait protester. Il voulait se pencher et s'allonger sur Tom, qu'il le désire, qu'il l'embrasse, qu'il le baise. Bill voulait s'ouvrir pour Tom et le laisser entrer en lui sans arrière-pensée. Etre à la maison lui rappelait tellement toutes leurs premières fois ensemble.
Tom serra les côtés de Bill et l'attira vers lui. Bill se laissa tomber contre Tom, son menton se calant impeccablement dans son cou. Il inspira et sentit la légère odeur de la lanière de guitare, puis, il sentit les mains de Tom dans son dos.
"Tomi," chuchota Bill.
"Shh." Des mains chaudes se glissèrent sous le T-shirt de Bill et Bill laissa échapper un soupir tremblotant. "Laisse moi juste toucher."
"Je sais pas," répondit Bill, mais en fait, il savait. C'était mal et ça ne pourrait que faire souffrir. Il contracta ses muscles dorsaux et se redressa, écartant les mains attrayantes de Tom. "Moi aussi je me contrôle."
"Merde," murmura Tom.
Bill hocha lentement la tête. "C'est pas passé loin."
"C'est passé trop près." Tom recula sur le canapé.
Bill enroula ses bras autour de lui-même. "Désolé, c'était un peu… ma faute."
"Non, c'était la mienne," dit Tom. "J'essaye de te laisser de l'espace."
Bill ne voulait pas d'espace, mais il savait qu'il en avait besoin. "Merci", dit Bill. Ils se sourirent. "Je crois que j'ai besoin… de prendre une douche froide. Ou probablement une douche chaude, ouais."
Tom rit. "Ok, ok."
Bill se leva et regarda Tom. Il mit une main sur la tête de son frère, par-dessus la casquette.
"Quoi?" demanda Tom.
Bill se contenta de sourire. "Rien. Tu veux que je te garde de l'eau chaude?"
"Nan, je vais aller me foutre la tête dans le congelo.
Ils partagèrent un regard et Bill sentit que ça allait vraiment aller.
**
Plus tard cette nuit là, Bill était allongé dans sa chambre, à fixer le plafond. Il pouvait entendre la télévision à l'étage en dessous et savait que Tom y était. Après ce qui avait failli se produire cet après-midi là, Bill était complètement excité. Il avait envie de Tom, peut-être plus que jamais auparavant. Il avait désespérément besoin d'une libération de quelque sorte qu'elle soit. C'était devenu évident, après quelques caresses dans la douche, que juste se toucher n'allait pas suffire.
Il avait besoin de le sentir à l'intérieur .
Bill se redressa et décida de rejoindre son frère dans le séjour. Il savait qu'être près de Tom allait être extrêmement pénible, de différentes manières, mais au moins ça lui donnerait autre chose à faire que de réfléchir. Bill détestait son propre esprit ces derniers temps. Il était toujours sur Tom et ce qu'il ne pouvait pas avoir.
Tom leva les yeux quand Bill entra dans la pièce et leva les sourcils. "Te revoilà."
"Ouais, qu'est ce que tu regardes?"
"Un espèce de…" Tom loucha vers la télévision. "En fait j'en sais rien, Je ne regardais pas vraiment."
"Comment ça se fait?"
Tom haussa les épaules.
Bill s'assit dans le fauteuil près du canapé où était Tom. Il remonta ses genoux et se pencha en arrière, étirant ses bras le long des bras du fauteuil. Il tapota des doigts quelques instants.
"Je vais peut-être aller au lit," dit Tom.
"Non, reste encore un peu." Bill lui envoya un regard suppliant et Tom soupira.
"D'accord."
Tom recolla ses yeux sur l'écran et commença à faire semblant de jouer de la guitare contre son ventre. Bill le regarda, sentant un tiraillement dans son ventre. Il se força à détourner le regard, ne serait-ce que pour calmer la soudaine tension dans son bas-ventre. Les choses que lui avaient faites ces doigts…
Tom savait exactement comment le toucher, comment plier ses doigts juste comme il fallait. Bill rougit. Il avait besoin de se soulager, et ça ne pouvait évidemment pas venir de Tom. Bill avait envie de Tom, c'était évident, mais il ne pouvait pas le faire. Pas quand il savait que rien n'avait changé dans ce que ressentait Tom.
Tom le baiserait en un instant, s'il le poussait. Bill ne pouvait pas laisser cela se produire, il avait besoin de contrôler ce qu'il ressentait. Son regard passa des mains de Tom aux siennes.
Les doigts de Tom étaient longs, tout comme ceux de Bill, mais bien plus durs. Bill fixa ses propres doigts. Il souffla. S'il se coupait les ongles…
"Qu'est ce que tu fais?" demanda Tom.
Bill cligna des yeux et fixa Tom. "Rien. Je suis juste assis."
"Oh."
Bill se leva et alla à la salle de bain du bas. Il fouilla le tiroir sous le lavabo jusqu'à ce qu'il trouve ce qu'il cherchait – un coupe-ongle. Il l'amena à ses doigts et était sur le point de grimper sur le meuble de salle de bain quand il eut une idée. Pourquoi ne pas le faire devant Tom, pour voir s'il ne remarquerait rien.
Il retourna dans le séjour et s'assit sur le canapé, à côté de Tom. Tom leva les yeux et fronça les sourcils. "Ok, qu'est ce que tu fais?"
"Je me coupe les ongles."
"Pourquoi?" Tom plissa les yeux. "Tu viens juste de les faire ou je ne sais quoi."
Bill haussa les épaules. "Ils sont trop longs. Ils seront dans le passage."
"De?"
Bill ne répondit pas. Il coupa proprement un ongle, regardant l'extrémité blanche tomber sur son pantalon. En fait, il était triste de voir partir ses ongles longs et réguliers. Ils les faisaient pousser depuis des mois et il adorait la French manucure. Il les referait pousser, bientôt, une fois qu'il se sera occupé de la lourde tension due au désir dans son ventre.
Il coupa deux autres ongles, sentant le regard de Tom sur lui.
"Vraiment, Bill, pourquoi?" demanda Tom
‘Parce que je veux me doigter,' pensa Bill en coupant un autre ongle. Il leva les yeux vers Tom. "Comme ça." Il finit sa main droite et entama la gauche. Il ne s'était jamais vraiment touché à l'intérieur. Il n'avait jamais eu à le faire, Tom était toujours plus que désireux de le faire pour lui.
Une chaleur envahit le visage et le bas-ventre de Bill. Il bandait juste en pensant aux doigts de Tom en lui. Bill avait presque peur d'essayer, mais il espérait qu'il pourrait se satisfaire, ne serait-ce que pour se sortir Tom de la tête une minute ou deux.
"T'en mets partout," dit Tom.
"Bill haussa de nouveau les épaules. "Alors ramasse les."
Tom grogna. "Peu importe, je vais me coucher."
"Bien," répondit Bill. "Je serai juste là, à me limer les ongles."
"Ok." Tom se leva et s'immobilisa un moment. "Tu vas souhaiter ne pas avoir fait ça demain."
"On verra," dit Bill d'une voix chantante. Il regarda Tom et lui sourit. "Ça dépendra."
Tom plissa les yeux et recula de quelques pas. "T'es vraiment trop bizarre."
Bill soupira. "Bonne nuit, Tomi."
Secouant la tête, Tom monta finalement les escaliers et Bill entendit la porte de sa chambre se fermer. Bill lança un coup d'œil à sa main gauche. Il ne restait plus que trois ongles et il supposa qu'il devrait les limer aussi. Les bords étaient écaillés et cela le faisait frémir. Il éteignit la télévision et monta les escaliers jusque dans sa chambre. Fermant la porte derrière lui, il alla à son lit et s'assit en tailleur dessus.
"Tant pis pour le limage," murmura-t-il. Il avait coupé ses ongles suffisamment courts pour être sûr que ça serait bien. Fantastique, espérait-il. Il coupa rapidement les trois derniers ongles et posa le coupe-ongle sur sa table de nuit
Il prit une profonde inspiration et fit courir le bout de ses doigts sur sa joue. Ils semblaient assez lisses et doux.
"Pourquoi est-ce que ça me rend nerveux?" marmonna-t-il. Il s'allongea dans le lit et éteignit sa lampe. Il n'était pas sûr de pouvoir se regarder faire ça. Roulant sur le côté et attrapant son sac au sol, il sortit un petit tube de lotion pour mains et se remit sur le dos.
Il retira rapidement son jean et son caleçon, soupirant fortement quand son sexe durci fut libéré. Il pouvait facilement se masturber, ça ne prendrait pas longtemps. Il était excité comme pas possible. Mais il savait que ça ne le satisferait pas complètement.
Il ouvrit le bouchon et versa de la lotion sur ses doigts. "ok," chuchota-t-il. Il glissa ses mains sur son ventre et ses cuisses, tout son corps tremblait. S'il fermait les yeux et l'imaginait vraiment, ses mains étaient celles de Tom et rien n'avait changé.
Mais non. L'idée était de se sortir Tom de la tête, et même de découvrir s'il avait autant besoin de Tom qu'il le pensait. Il espérait que non, parce que c'était clair que Tom n'avait pas tellement besoin de lui.
Bill écarta les cuisses et sentit ses oreilles rougir. Ses mains descendirent sur son sexe et il se caressa une fois. Tout son corps se contracta. "Putain alors je suis vraiment excité," marmonna Bill en roulant des yeux. "Putain."
Il continua à descendre sa main et tira une fois sur ses testicules. Il soupira à travers ses dents serrées et se força à garder le contrôle. Il se touchait et s'il ne pouvait pas se retenir quand ce n'était que lui, alors il était rendu encore plus loin qu'il ne le pensait. Il écarta plus les jambes et cambra un peu le dos, essayant de s'ouvrir. Ses doigts taquinèrent son entrée et il haleta. Ce n'était pas entièrement différent des mains de Tom, sauf qu'il le sentait des deux côtés. Il avait la sensation de toucher et d'être touché.
Un petit gémissement curieux s'échappa de ses lèvres alors qu'il se tâtait de son doigt, appuyant gentiment. Ses yeux s'ouvrirent et il se demanda comment Tom faisait ça exactement. Il pouvait deviner, pouvait même rendre ça parfait avec de l'entraînement. Il entra le doigt et tira en arrière, cherchant avec ferveur l'endroit qui n'avait pas été touché depuis si longtemps.
"Aller," gémit-il en pliant fortement son doigt. Rien. Pas que ça n'était pas bon, parce que putain, ça l'était. Il était déjà essoufflé et ce n'était qu'un doigt.
Il essaya encore, entrant et sortant son doigt, le pliant et remontant ses hanches. Un petit tressaillement le parcourut et il savait qu'il devait être tout près. Mais l'angle était à chier. Il grogna et enfonça un autre doigt.
"Oh mon Dieu," gémit-il. C'était encore mieux. Plus plein. Il enfonça brutalement les deux doigts et ça brûlait d'une façon tellement agréable. "Oui, oui."
Il n'avait même pas encore trouvé sa prostate et il frémissait pour son orgasme. Il se mordit la lèvre pour retenir ses gémissements. Putain c'était fantastique. Il entra ses doigts, fort, peut-être trop fort, et ne put se retenir de crier. Il avait trouvé sa prostate.
Une petite partie de lui avait presque peur de la retoucher, ça avait été trop intense. Bien sûr, une plus grande partie de lui le voulait, non – en avait besoin.
Il plia fortement ses doigts et cria. Ses hanches se relevèrent et son pénis pulsait. Il avait le doigt en plein dessus et il touchait sa prostate encore et encore.
"Oh, oh, oh," gémit-il. "Oui, s'il te plait…"
Il ne pouvait pas retenir ces mots. C'était trop bon. La seule chose qui aurait pu être meilleure…
"Tom," soupira Bill. Son sexe tressauta et il enfonça ses doigts plus fort. Ils commençaient à lui faire mal, à avoir des crampes.
Arrêter n'était pas une option. Il avait vraiment le truc. Il avait trouvé, mais tout de même, tout ce à quoi il pouvait penser était Tom. Tom remplissait son esprit et peu importe ce qu'il faisait, les yeux ouverts ou fermés, il ne pouvait pas s'en débarrasser. "Tom, han," chuchota Bill. Il donna un coup de bassin et se demanda s'il pouvait empoigner son sexe. Ça pourrait être trop intense, toute la ville l'entendrait hurler. "Putain, putain, putain."
Tout le bas de son corps vibrait et il continua ses mouvements de va et vient. Ses orteils se contractèrent douloureusement et son front était plein de sueur. Les choses qu'il se faisait à lui-même étaient incroyables, mais il ne pouvait pas échapper à Tom. Cependant, la pensée de son frère ne rendait les choses que meilleures. Il imaginait les mains de Tom sur tout son corps et sa peau picotait de désir. Ses fesses montaient et descendaient contre le lit. Bill ferma les yeux et gémit fortement.
"Putain, putain," grogna Bill. Il était si près de se faire jouir fort, et il savait que ça serait satisfaisant. Il était déjà épuisé par l'effort.
Il enfonça ses doigts une fois de plus et en les ressortant, il entoura son sexe de sa main gauche. Le doux contact fut juste suffisant. Ses yeux se fermèrent d'un coup et il cria, jouissant si fort qu'il pouvait à peine respirer.
"Oh mon dieu," gémit-il, mou et sans énergie contre le matelas. Il pouvait à peine bouger. "Oh mon dieu."
Il roula sur le ventre et enfonça son visage dans l'oreiller en tremblant. Ça avait été un putain de super orgasme, mais son ventre le tiraillait toujours.
"Putain," grogna-t-il dans l'oreiller. "Tom."
Tom l'avait encore fait et il n'était même pas là. Bill cligna des paupières contre l'oreiller et commença à être en colère contre lui-même. Pourquoi ne pouvait-il pas se débarrasser de cette dépendance à Tom? Pourquoi ne pouvait-il pas juste apprendre à exister par lui-même, sans avoir besoin de son frère comme ça?
Il se retourna et commença à essuyer la semence de ses cuisses, puis il laissa tomber. Il s'en foutait. Si Tom avait été là, ils l'auraient juste laissé.
Et Bill savait qu'il n'était pas près à faire des choses sans Tom.
**
Le jour suivant, Bill dormit plus tard qu'il ne l'avait fait depuis un moment. Il se réveilla en se sentant reposé et chaud. Après avoir enfilé quelques vêtements et être allé à la salle de bain, il descendit et trouva Tom assit à la table de la cuisine avec leur mère.
"Bonjour mon coeur," le salua Simone en souriant. Bill s'approcha d'elle et l'embrassa sur la joue.
"Salut," dit-il, la voix éraillée par le sommeil. Il s'éclaircit la gorge et regarda Tom. "Qu'est ce que tu fais?"
Tom se recula dans sa chaise et leva un sourcil. "On se demandait quand tu allais te lever."
Bill rit et s'assit à table. "Comme si tu t'étais levé plus tôt."
"On est déjà allés au marché et on a mangé dehors," dit Simone.
"Oh," répondit Bill en faisant une grimace.
Simone se leva et tapota Bill sur la tête. "J'ai du jardinage à faire. Vous restez encore à la maison aujourd'hui les garçons?"
"Sais pas," dit Bill. "On verra."
"Et bien si vous avez besoin de vous reposer, reposez vous," dit Simone. "Vous avez trop travaillé cette année les garçons." Elle leur sourit puis sortit dehors. Bill fixa la table, se sentant soudain très timide.
"Les ongles ont bien marché alors?" demanda Tom.
Bill releva vivement la tête. "Quoi?"
Tom sourit. "Tu fais beaucoup de bruit."
Le visage de Bill vira au rouge. "Je n'ai—"
"C'était mieux?" demanda Tom. Il avait l'air très calme, détendu.
"Mieux?"
"Que moi," dit simplement Tom.
Bill baissa les yeux et expira lentement. "Juste différent."
"Parce que c'est toujours mieux avec toi."
"Quoi?" Bill regarda Tom, essayant de déchiffrer son expression. "Depuis quand?"
Tom se redressa dans sa chaise. "Ne fais pas l'idiot."
"Je ne fais pas l'idiot."
"Si." Tom se leva et attrapa une pomme au milieu de la table. "Parfois j'arrive pas à croire combien tu peux être bête."
Bill leva les yeux au ciel. "Je pourrais dire la même chose de toi."
"Je suppose que c'est tout alors," répondit Tom. Il mordit dans sa pomme et sortit de la cuisine.
"Et je ne suis pas bête!" cria Bill après Tom.
"Ouais, tu es juste bruyant," répondit Tom en criant. Bill entendit la porte de la maison se refermer et il s'avachit dans sa chaise. Il ne savait pas qu'il avait fait tant de bruit. En fait il était horrifié que Tom sache ce qu'il avait fait.
"Ugh," gémit Bill et il appuya son visage contre la table. Il joignit les mains et serra ses doigts. "Ces vacances auront ma peau."
**
"Je ne le pensait pas," dit Tom en s'asseyant près de Bill sur le canapé. "Je ne pense pas que tu sois bête."
Bill retira ses oreillettes et regarda Tom. Ils étaient dans le salon, Bill dans sa bulle Greenday et Tom gratouillant sa guitare.
"Je sais que tu ne le pensais pas," dit Bill. Il fit un petit sourire à Tom. "Mais tu m'as fait me sentir con, pour, tu sais…"
"C'est pas mes affaires, désolé," dit rapidement Tom.
"Je ne m'étais pas rendu compte que je faisais tant de bruit," dit Bill. Il rougit fortement. "Désolé."
"Je pensais que tu le faisais exprès, tu sais tout le truc avec les ongles et puis…"
"Le coup des ongles peut-être," admit Bill. Tom lui donna un petit coup dans l'épaule et il rirent tous les deux.
"Et bien, ravi qu'au moins un de nous deux ait pu se soulager," dit Tom. La façon dont Tom regardait Bill ne pouvait être décrite que comme dangereuse.
"Seulement provisoirement," dit Bill. "T'as besoin de sexe. Il faut que tu baises. En Espagne."
Tom eut un sourire en coin. "Je n'aurais jamais pensé que tu me dirais ça."
"Ouais, bref," dit Bill. Il baissa les yeux vers le sol. "Tu peux faire ce que tu veux et je ne me mettrai pas en colère."
Tom sourit et reprit sa guitare. "On travaille sur une chanson, ok?"
Maintenant Bill souriait aussi. "D'accord. Laquelle?"
"Une nouvelle. On l'intitulera provisoirement 'Bill et Tom ont Besoin de Sexe'."
Bill ricanna. "Oh les fans adoreraient ça."
Tom rit et commença à jouer.
FIN CHAPITRE 8